Ile de Ré Photo, le festival de tous les regards

Bon, avouons-le, on est fan de photographie et quand on est journaliste, on en sait la valeur. Alors on admire aussi les photographes et leur talent. Mais quand on est fan, on est exigeant, on en veut toujours plus. Et bien cette année encore, le festival Ile de Ré Photo ne nous déçoit pas, bien au contraire.

Farandole de talents et d’émotion

Il faut prendre son temps, celui de déambuler au gré des allées, celui de s’arrêter aussi. Pour regarder, s’imprégner et lire les textes qui parfois accompagnent les images. Ici nous rencontrons Shérazade, belle odalisque posant dans un décor de draperies, là nous sommes saisis par la force de portraits d’animaux sauvages, dans un virage nous voilà regardés par une libellule. Ici, des scènes de rue en noir et blanc disant une absence, là des vagues de nos rivages à l’écume dressée comme des falaises, ailleurs la mythique route 66 ou le bœuf musqué norvégien comme dessiné au fusain, et là encore, une entorse à la règle des trois tiers : une verticale de ciels et tout en bas un paysage, la mer, les ponts de Paris ou celui de Ré. Tout cela n’étant bien sûr qu’un pâle extrait de la multiplicité des regards…

Belle rencontre avec Peter Turnley

On le savait éminemment reconnu en tant que photographe de guerre. Une passion (et oui il en faut pour se mettre face au pire) doublée d’une autre, pour Paris, depuis cinquante ans aussi. Mais c’est autre chose de rencontrer l’homme. Devant le public venu assister à sa conférence et ses photos défilant sur un écran, Peter Turnley raconte et se raconte, évoquant les tragédies du monde mais aussi la lumière d’un sourire, la force de l’espoir et la beauté de la vie. Profondément humaniste et passeur d’histoires, il nous rappelle  le rôle essentiel de témoins des reporters et photographes de guerre. Celui des photographes tout court aussi qui ont, en un fugitif instant, le talent de « saisir la vérité des âmes et de la vie », comme le souligne joliment le député Olivier Falorni.

Alors bien sûr, certaines photos nous parlent plus que d’autres, nous interpellent, nous émeuvent, nous questionnent, nous bousculent parfois. Bonne nouvelle, elles sont là pour ça !