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HOMMAGES
Germaine Foulquier nous a quittés
Elle était née, presque un siècle plus tôt dans la maison où elle s’est endormie pour la dernière fois, à Rivedoux. Toujours élégante et facétieuse, elle était la dernière d’une bande de copains, qui en faisant du village leur QG lui ont donné une âme.
On disait « les » Vialtel, Guilbon, Houry, Rosenberg, Vergnaud… Quand il était question de s’enquérir de qui viendrait ce week end et d’organiser les festoyades en conséquence chez les uns ou les autres. Je revois mon grand-père m’inculquer yeux dans les yeux, les valeurs de « La bande », m’expliquant solennellement les vertus de l’amitié tissée par le temps, tel un cercle de confiance indéfectible.
Sur la plage tous se retrouvaient, riant, chantant et formant des rondes interminables autour des tentes, tandis que Line s’inquiétait de voir débarquer la sublime Germaine qui, adolescente avait failli faire chavirer le coeur de mon aïeul, vêtue de son pull moitié vert et violet (combien de fois ai-je entendu mentionné, même longtemps après, le dangereux apparat ?).
Fidèles, ils l’étaient et le sont restés jusqu’au bout de l’histoire de chacun, livrant aux enfants puis petits, les secrets d’une joie de vivre revendiquée à l’aube de la guerre, bonheurs simples aujourd’hui jugés ostentatoires. Oui ; ce petit monde s’ébaudissait, résolument libre en ce coin de paradis, avant même que l’anonyme village alors attaché à Sainte-Marie, ne soit enfin baptisé.

Une destinée conduite par l’amour des autres
Il y a quelques mois, la croisant dans sa balade quotidienne, elle me reprochait gentiment de ne lui rendre davantage visite. Je le regrette aujourd’hui, tant sa compagnie était riche. Un peu avant, tandis qu’elle partageait le traditionnel apéritif du vendredi avec Robert (elle au whisky, lui au « Vesper », le cocktail de James Bond), j’avais eu la mauvaise politesse de lui proposer entre deux fous rires emprunts de nostalgie, de la raccompagner en véhicule à moteur. J’étais fermement remise à ma place, elle qui de moteur autre que son coeur, n’a jamais eu besoin !
En 1947, elle rencontre Jean, embrasse sa vie, adopte son fils de quatre ans Jean-Louis et s’installe à La Rochelle où elle occupe le poste de secrétaire au journal « Sud Ouest ». Bernard naîtra deux ans plus tard. La suite a permis d’inscrire le talent comme marque familiale, tant son exigence bienveillante fut décisive dans les destins de ceux qui la suivaient.
Le 2 août, elle fêtait ses 99 ans, rentrant ainsi dans sa centième année. Pimpante, elle n’avait pas prévu de rejoindre ses fils et tous ses potes, qui doivent bien se réjouir là haut, impatients qu’ils étaient de la retrouver !
Stéphane, Ambre, Aurore, Roxane, Renaud… Je suis à cet instant un peu des vôtres pour avoir eu la chance de la connaître et partager l’émotion et la peine de son envol.

Marie-victoire Vergnaud
Une image rétaise vient de disparaître
Fernand Bonnin s’est éteint, trois semaines avant de fêter son centième anniversaire.
Né aux Portes en Ré le 16 septembre 1919, Fernand a fréquenté l’école communale, puis a passé son certificat d’études primaires, avant d’entrer dans la vie active, Il a travaillé dans la ferme de ses parents jusqu’en 1943, date à laquelle il a épousé Paulette, fille d’agriculteurs de Saint-Clément des Baleines. C’est dans cette commune qu’il s’installa pour travailler la terre.

Fernand Bonnin s’est immédiatement lancé dans la vie associative. Il a participé à la création de la Coopérative vinicole du Bois-Plage, au début des années 1950, dont il a même été secrétaire.
Elu conseiller municipal, il a occupé les fonctions de premier adjoint à partir de 1952, avant de devenir maire de 1965 à 1983. Il s’était particulièrement investi lors de l’organisation du remembrement de sa commune, de 1960 à 1965, a aussi été à l’origine de la construction du groupe scolaire en 1965, puis de la salle polyvalente, inaugurée en 1976.
Les Villageois et de nombreux Rétais qui ont connu Fernand, et apprécié son dévouement, se sont déplacés, mercredi 28 août, pour lui rendre un dernier hommage.

Jacques Buisson
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