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Haro sur les lapins et sur les bernaches

Trop c’est trop. Rémi Caillaud, agriculteur à Ars-en-Ré, a décidé d’agir face à la prolifération des lapins, catastrophique pour les cultures. Depuis quatre ans le sujet le fâche.
Retour en arrière. En 1999, le lapin est déclaré nuisible sur le territoire rétais. En février 2010, la tempête Xynthia décime une partie des colonies et elle en déplace là où il n’y en avait pas. Depuis les lapins pullulent. « À l’automne 2012, j’ai planté 20 ha de blé, je n’en récolterai que 4,5. La culture du blé sert à reposer le terrain en rotation de la pomme de terre. Elle est essentielle pour ne pas recourir aux phytosanitaires. Ma perte d’exploitation est estimée à 11 200 € » assure Rémi Caillaud, qui ne passe pourtant pas pour belliqueux. En mars, il écrit à Groupama, l’assureur de la GAEC La Pinaude dans laquelle il est associé avec son frère Christophe, qui mandate un expert.
Un constat, de nombreux terrains sont en jachère ou à l’abandon alors que la loi fait obligation de leur entretien. Parallèlement, l’ACCA est tenue à la gestion du territoire et donc la régulation des espèces. Autrefois, les agriculteurs étaient chasseurs. A Ars, le nombre de chasseurs est passé de 170 en 1990 à 54 aujourd’hui. Chaque année, 1000 à 1400 lapins sont tirés. Des furetages ont été organisés, mais seulement cinq chasseurs élèvent un furet. Cela ne suffit pas à régler le problème. Deux battues aux lapins avaient été prévues, mais elles n’ont pas eu lieu.
Une histoire similaire s’est produite au Bois-Plage. En 2010, Jean-Marie Viollet, horticulteur excédé par les dégâts des lapins a porté plainte via son assureur contre l’ACCA locale. Laquelle a perdu le procès en appel. Il a reçu 18 500 €, en dédommagement, mais il avoue son impuissance, le problème n’est pas réglé pour autant, les lapins sont toujours là. Une lapine met bas 30 lapereaux par an. À six mois, une lapine atteint sa maturité sexuelle, et rebelote… Le problème des lapins est posé à Ars, mais nombreux s’en plaignent dans les autres communes, y compris des particuliers qui ont renoncé à cultiver leurs jardins.
Des solutions ?
Avant que les esprits ne s’échauffent encore plus, la concertation et le dialogue s’imposent. Le problème ne peut être réglé que par une volonté commune. Des solutions sont à mettre en place : nettoyage ou exploitation des terrains, interventions du lieutenant de louveterie, furetages multiples, battues, déplacements des lapins dans des territoires demandeurs de leur réintroduction. « C’est une question d’organisation et de moyens » observe un chasseur.
La Gaec La Pinaude fait actuellement cavalier seul, ce que regrette Rémi Caillaud. Les confrères agriculteurs sont dubitatifs. « Je cherche que les choses bougent. Mon propos est de faire réagir les politiques pour bâtir un programme d’actions et qu’on s’y tienne. Il ne s’agit pas d’éradiquer le lapin, mais que chacun puisse vivre intelligemment et économiquement ensemble » affirme t-il.
Quant aux bernaches, l’oiseau est protégé. La LPO indique que chaque année 10 000 hivernent sur l’île. Quand elles ne trouvent plus pitance dans le Fier, elles se rabattent sur les jeunes pousses des champs.
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