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Le GEDAR île de Ré fête cette année 40 ans de lien en milieu agricole

Initié il y a quarante ans au sein des GEDAR de France, le Groupe d’échange et d’animation rurale de l’île de Ré est indépendant depuis 2016 puisque la fédération n’est plus présente en Aunis. Créé pour rapprocher les femmes issues du secteur agricole, il regroupe 80 adhérentes pour la plupart retraitées, bientôt à la retraite ou veuves pour certaines.
Il n’accueille pratiquement pas de nouveaux membres mais n’est pas sectaire pour autant puisqu’il compte maintenant un homme dans ses rangs.
Ouvrir le corps et l’esprit
Les agricultrices ont bien souvent travaillé leur vie entière sans autre statut que « Femme de… ». Depuis dix ans, l’apicultrice Aude Chupin préside l’association particulièrement dynamique en dépit de la moyenne d’âge des adhérentes. La jeune présidente apporte aux retraitées une émancipation tardive mais efficace à travers toutes sortes d’activités et de services dont elles n’ont jamais bénéficié pendant leur activité.
Les nombreuses animations et services que propose l’association, enseignements utiles ou ludiques, propulsent le groupe dans une dynamique rafraîchissante. Les ateliers hebdomadaires d’anglais (deux niveaux), de cartonnage, de peinture ou d’informatique, ciblés cette année sur les réseaux sociaux, fonctionnent à merveille.
À partir de novembre, un stage de remise à niveau du code de la route sera proposé ainsi que des séances de relaxation posturale pour soulager ses douleurs par la médecine douce. « Le but est d’ouvrir l’esprit aux activités physiques et mentales » explique Aude Chupin qui met aussi en place des demi-journées de marche nordique ou des ateliers mémoire (avec l’association Ciel Bleu). Les femmes du groupe ont également créé deux jeux de société, sur l’agriculture rétaise et sur les dix villages de l’île. Depuis quelques années, elles font intervenir des professionnels pour s’informer sur les sujets les plus sensibles. C’est ainsi qu’elles ont pu débattre avec un assureur sur les questions de succession, avec un nutritionniste, un médecin généraliste et des spécialistes sur la santé.
Un calendrier bien rempli
Le GEDAR organise tout au long de l’année des réunions, une sortie mensuelle (visites et découvertes d’exploitations, rencontres), deux marchés fermiers annuels, à Pâques et à La Toussaint, en collaboration avec la cave coopérative Uniré, qui permettent de découvrir des producteurs locaux et régionaux.
Le marché fermier du 26 octobre dernier qui réunissait une dizaine de producteurs de tout le département (pas assez en nombre selon l’un d’eux) a attiré une importante clientèle, les membres du conseil proposaient une dégustation de confitures et une tombola.
Cette année, le traditionnel repas de fin d’année fêtera les 40 ans de l’association rétaise.
Oeuvrer pour la transmission
L’association projette dans les écoles de l’île un film réalisé par Alain Villiers sur l’agriculture. Il donne aux jeunes scolarisé en CM1 et CM2 l’occasion de découvrir les nombreux métiers de l’agriculture, de s’interroger sur la saisonnalité, de faire des dégustations ou encore de programmer des visites d’exploitations.
Aude Chupin, accaparée par son métier et sa famille, déclare sentir ce besoin de se sortir de sa propre sphère pour aider les personnes âgées. Car apprendre à vivre avec les anciens est aujourd’hui une question de société qui pose bien des problèmes. Outre le coût élevé des maisons de retraites, la qualité de vie des résidents, regroupés entre seniors, sans échanges intergénérationnels est souvent dégradante. Une solution aux antipodes de la constitution naturelle d’une société ouverte et en bonne santé. Alors quelles sont les bonnes solutions ? Le Gedar île de Ré prouve par son dynamisme que l’on peut se prendre en main pour une retraite assumée.
Véronique Hugerot
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