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Former de nouveaux sauniers
Le sel de l’île de Ré ne connaît pas la crise et représente même une belle opportunité pour ceux qui voudraient se lancer dans le métier. Lors d’une journée portes-ouvertes à Ars-en-Ré le 2 avril dernier, l’École de formation par l’expérience en agriculture (Efea) présentait le dispositif d’apprentissage à l’activité de saunier paludier
Si jadis, le savoir-faire des sauniers se transmettait de génération en génération, il existe aujourd’hui une formation spécifique délivrée par le Centre de formation Efea La Turballe (Loire-Atlantique) et supervisée par la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire. Le marché du sel se porte très bien (lire notre encadré) et l’île de Ré peut accueillir de nouvelles installations. « Les perspectives du marché du sel sont bonnes, surtout pour un modèle économique comme la Coopérative », résume Loïc Abisset, le président de la Coopérative des Sauniers de l’île de Ré. La crise sanitaire actuelle s’avère bénéfique pour le secteur : les particuliers cuisinant davantage chez eux, les supermarchés ont augmenté leurs commandes en sel. La population des sauniers rétais vieillit et de nombreux départs à la retraite sont prévus ces prochaines années. « Pour faire face à la demande, il va falloir accueillir des jeunes sauniers prêts à s’installer. Nous sommes bien conscients que la problématique du logement constitue un frein sur l’île de Ré mais il faut assurer le renouvellement de la profession et pour cela, une formation est indispensable », poursuit Loïc Abisset.
Au plus près du terrain
Pour Frédéric Miché, formateur coordinateur du Centre de Formation de la Chambre d’Agriculture de Loire- Atlantique, « La profession a confiance en l’avenir, le marché est demandeur, l’île de Ré a besoin de producteurs pour faire vivre une part de son identité, et la production de sel est compatible avec une biodiversité riche et remarquable ». Le Brevet Professionnel de Respon-sable d’Exploitation Agricole (le BPREA saliculture) constitue une formation unique en France. « Nous proposons une formation professionnelle au plus près possible du terrain. Sur onze mois de formation, dix sont effectués sur site », précise Frédéric Miché. « Lors de cette journée portes ouvertes organisée à Ars-en-Ré, nous n’avons eu que très peu de participants. Deux personnes ont semblé très intéressées, mais ne sont pas dans une démarche d’installation immédiate. Toutefois le but de ce type d’opération consiste aussi à faire connaître le métier et la formation, qui ne sont pas uniquement techniques puisque l’objectif est de former des sauniers qui, au-delà d’être des producteurs de sel, soient réellement impliqués dans le secteur et dans la filière », conclut le formateur coordinateur
Le sel de l’île de Ré a de l’avenir !
Après plus d’un an de crise sanitaire, l’activité de production de sel sur l’île de Ré se porte bien.
Les premiers temps confinés ont globalement provoqué une angoisse dans l’ensemble de la profession salicole. La vente directe a été réduite à néant, les lieux de vente étant fermés et les touristes absents sur l’île aux vacances de Pâques. Au printemps les trésoreries des entreprises ont besoin de ces ventes pour attendre l’été, la nouvelle production et les ventes principales de l’année. Heureusement la saison estivale a permis aux producteurs de rattraper le retard du début de pandémie. Pour la Coopérative des Sauniers de l’île de Ré, les ventes de gros sel ont augmenté significativement. Loïc Abisset, président de la coopérative, confirme : « les repas pris à la maison et le retour du « fait maison » ont permis de booster les ventes de gros sel. Les grandes surfaces ont vu leurs rayons de pâtes alimentaires se faire dévaliser, il fallait bien du sel pour les faire cuire… ».
Cette augmentation des ventes de sel de Ré confirme un mouvement enclenché il y a déjà plusieurs années : les sels d’origine sont privilégiés par rapport aux sels industriels. De manière générale le produit « Sel de l’île de Ré », comme ses cousins « Sel de Noirmoutier » ou « Sel de Guérande », produit artisanal, respectueux de son environnement et qui participe à la vie économique locale est en phase avec les questionnements qui ont émergé de cette crise sanitaire, notamment sur le rapport à l’environnement et au respect des producteurs.
« Cette crise valide le modèle coopératif, plus résilient, qui a permis aux sauniers de continuer à vendre leur sel. La grande distribution a compris l’intérêt de travailler avec du local pour garantir son approvisionnement », affirme Loïc Abisset.
Aurélie Cornec
Retrouvez toutes les informations sur cette formation sur le site https://formation-pays-de-la-loire. chambres-agriculture.fr/
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