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Famille Le Corre : une passion commune
Installés à La Flotte, les Le Corre sont ostréiculteurs depuis 1966. L’histoire a commencé avec les grands-parents, Solange et Jean, s’est poursuivie avec leur fils Hubert puis désormais avec les petits-fils Eric et depuis peu Sylvain. Leur passion commune est leur métier, leur trait de caractère partagé est la bonne humeur.

Dans la cabane ostréicole au Praud, à La Flotte, le tapis de tri est en fonctionnement et rythme l’atelier de son bruit mécanique. Les mains entraînées choisissent les huîtres presque instinctivement, la cadence est rapide, il faut trier les huîtres par taille, retirer les coquilles vides. Les grands-parents d’Eric Le Corre ont sans doute fait les mêmes gestes, dans leur premier atelier dans le village. Les outils ont changé mais le but reste le même.
« Ce métier, c’est ma vie »
Dans son bureau à l’étage de la cabane, Eric Le Corre raconte les débuts de l’histoire familiale. « Mes grands-parents Solange et Jean habitaient près de l’église de La Flotte, dans une impasse. Mon grand-père était marin pêcheur, il embarquait pour des campagnes puis il a eu deux petits chalutiers dans le port de La Flotte. Ensuite, avec ma grand-mère, ils ont commencé à faire des huîtres en 1966, dans le garage. A l’époque, il n’y avait pas de zones ostréicoles avec des grandes cabanes comme aujourd’hui, chacun travaillait un peu chez lui. Un peu plus tard, vers 1975, ils ont acheté les bâtiments de la Compagnie Rhétaise sur le port de La Flotte, cette entreprise assurait les traversées Ile de Ré-continent avant la guerre. Dans ce local plus grand, mes grands-parents ont eu plus de place pour trier les huîtres et les vendre sur place. »
Sur le port de La Flotte, nous avons rencontré Solange, la grandmère d’Eric, toujours présente sur le lieu de vente. « Ce métier, c’est ma vie. J’aime le contact avec les clients, j’ai tissé des liens amicaux avec les habitués qui viennent acheter leurs huîtres ici sur le port. En tant que fille de commerçante, cela me convient parfaitement. Ici, c’est mon décor depuis les années 1970 et je ne m’en lasse pas. La vue sur le port, le pertuis, chaque jour c’est différent et c’est un plaisir. La boutique était autrefois notre atelier de production mais aujourd’hui nous ne pourrions plus passer sur le port avec les chargements d’huîtres sur les tracteurs. »
« Notre entreprise s’est développée mais reste familiale. »
Eric Le Corre a rejoint l’affaire familiale en 2004, à l’âge de 21 ans, après des études d’électro- technique. « Mais ça n’était pas ma voie, alors mon père m’a emmené faire les premières marées. J’ai aussi travaillé avec mon grand-père à l’époque. Depuis 2016, je suis gérant, associé avec Hubert. »
De retour à la cabane, Hubert Le Corre arrive à son tour et revient lui aussi sur l’histoire familiale. « Mon père a commencé sa carrière à 14 ans sur les chalutiers. Quelques années plus tard, ma mère en a eu assez de le voir partir des semaines à la pêche, ils ne se voyaient pas beaucoup. Alors il a fait construire son premier bateau de pêche, le Jean-Hubert. Ainsi il pêchait dans le pertuis et partait moins longtemps. L’hiver la pêche étant moins bonne, il s’est ainsi lancé dans l’ostréiculture pour pallier le manque de travail. A l’époque tout le monde travaillait dans son garage, ça n’était pas l’ostréiculture de maintenant. En sortant de l’école, on venait donner un coup de main avec mon frère. »


Dans les années 1980, la production s’installe sur le site actuel du Praud. « Petit à petit le site s’est développé. Notre cabane s’est agrandie, celles de nos voisins aussi, poursuit Hubert. Ici nous assurons la production ostréicole, le tri, le conditionnement, ainsi que la dégustation. Le local sur le port de La Flotte est toujours dédié à la vente. Quand nous sommes arrivés ici, il n’y avait que deux petites cabanes à huîtres qui existent toujours aujourd’hui à l’emplacement de notre dégustation Les Copains Bâbord. » Un lieu créé en 2008, après plusieurs années de mortalité des huîtres. « En 1971 nous avions déjà tout perdu quand les huîtres portugaises ont été décimées par un virus, puis remplacées par des huîtres japonaises, celles que nous produisons désormais. Et en 2008 c’est la création de cette cabane de dégustation qui nous a sauvés. »
Le métier d’ostréiculteur a énormément changé depuis les années 1960. Les outils se sont modernisés, les techniques d’élevage des huîtres aussi. « Aujourd’hui, notre entreprise s’est développée mais reste familiale, souligne Eric Le Corre. Notre effectif va de dix à vingt-cinq personnes selon la saison. Il y a un an, mon frère Sylvain, chef-cuisinier de métier, a rejoint l’entreprise familiale. L’hiver il travaille à la cabane et en saison, il rejoint la partie dégustation. » La famille Le Corre fournit plusieurs restaurateurs qui sont de fidèles clients depuis des années, l’entreprise a obtenu l’agrément Bio il y a quelques années et poursuit son développement avec, par exemple, l’installation d’un distributeur d’huîtres.
L’ostréiculture est un métier traditionnel de l’île de Ré, souvent familial, mais qui évolue sans cesse.


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