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Eolien offshore : les élus départementaux font volte-face
Lors de la dernière commission de l’assemblée départementale, les élus ont fait part de leurs doutes sur le bien fondé du projet d’éoliennes offshore au large d’Oléron, alors qu’ils y étaient plutôt favorables il y a encore quelques mois
Le sujet n’était pas à l’ordre du jour. C’est le classement du phare de Cordouan à l’Unesco qui a remis le sujet sur la table, la réponse du jury international étant attendue pour la mi-juillet. Le conseiller général du canton de La Tremblade Jean-Pierre Tallieu en a profité pour rappeler que « si Cordouan est retenu par l’Unesco, ça balaie tous les projets d’éolien en mer. Il y a une servitude de vue en mer qui défendra quoi que ce soit autour de Cordouan ». Pour l’élu trembladais, l’objectif de cette assertion était de « répondre aux incertitudes et aux interrogations des collègues qui craignent de voir des éoliennes se disperser partout ». Il n’en fallait pas plus pour relancer le débat.
Saisissant la balle au bond, Dominique Bussereau a relaté sa rencontre la semaine du 17 mai avec la Commission nationale du débat public (CNDP), qui doit fixer les dates, délais et conditions de la consultation publique autour du projet éolien offshore d’Oléron : « Je leur ai dit qu’ils se mettaient toutes les difficultés sur la tête dans cette affaire ». Pour Dominique Bussereau, il est impensable de demander aux élus municipaux comme aux citoyens de se prononcer à court terme pour ou contre un projet aux multiples inconnues. « Au départ il y a quatre ans, on nous parlait de quelques éoliennes au large d’Oléron, non visibles du littoral, avec une traversée qui posait déjà des problèmes, puisque souterraine jusqu’au poste source d’EDF au sud de Saintes, ce qui impliquait la traversée d’Oléron et de la presqu’île d’Arvert », rappelle le président du Département. « On nous parle aujourd’hui d’un deuxième raccordement qui irait vers La Rochelle, c’està- dire un gros poste source vers l’agglomération rochelaise, mais tout ça n’est pas clair. Et l’Etat n’a pas encore fait connaître officiellement son projet mais a priori on part sur un périmètre qui irait du nord de l’île de Ré à Cordouan. J’ai dit au président de la CNDP qu’il ne se donnait pas les moyens d’avoir une adhésion populaire en complexifiant le projet de la sorte ».
Une position en retrait
Sur l’île d’Oléron, les conseillers Michel Parent et Dominique Rabelle confirment qu’ils ont senti le vent tourner. « Il y avait une adhésion au premier projet, en étant attentif aux conséquences pour Oléron et le port de la Cotinière, mais là, on nous a présenté un dossier qui n’a plus rien à voir. On passe de 120 km2 à 300 km2, ce sont des chiffres marquants et inquiétants pour les Oléronnais. C’est tout le pertuis qui va être impacté » souligne Dominique Rabelle. La montée en puissance en Gigawatts, le double atterrage et les énormes moyens techniques à déployer suscitent également bien des questionnements. Pour l’élue, « il y a trop d’inconnues et on a l’impression d’un engrenage sur ce parc. Tous les paramètres sont réunis pour qu’il y ait une levée de boucliers. » En tant que président de la Communauté de Communes oléronnaise, Michel Parent rappelle que sa collectivité « n’a officiellement pas arrêté sa position, mais c’est vrai qu’on a une attitude très en retrait par rapport au projet initial. Ce coup de canif [au contrat initial] est mal vécu par la population. On attend le débat public pour se prononcer, mais il faudra des réponses précises ».
Du côté de l’Observatoire de l’éolien, son président Lionel Quillet ne dit pas autre chose. « On va passer d’un « oui, mais » à un « non, mais », en étant très dubitatif », prévient-il, avant de rappeler que la Ligue de protection des oiseaux est « totalement contre » le projet. Et « quand les environnementaux commencent à discuter très fortement sur des projets environnementaux, ça veut dire que ça mérite que le dossier soit précisé à l’éolienne près. »
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