Des bateaux traditionnels des pertuis aujourd’hui classés Monuments Historiques

Les bateaux traditionnels des pertuis sont des acteurs de la vie locale, cela dans des secteurs tels que l’histoire, la culture, le tourisme, la pédagogie, l’économie.

Dans l’île de Ré, La Flotteen- Ré abrite une collection de bateaux traditionnels des pertuis charentais qui sont venus s’ancrer à un ponton du vieux port. Elle est composée de bateaux de pêche, de travail pour l’ostréiculture, la mytiliculture, etc.

Une collection navigante de bateaux traditionnels des pertuis

Même s’ils sont d’un type proche des oyster boats anglais et américains, ces bateaux ont un caractère bien à eux du fait de leurs formes classiques : coque en forme avec un bouchain prononcé, faible tirant d’eau et stabilité de forme qui leur donnent un maître bau (largeur) généreux. Leur voilure est importante mais bien divisée, leur permettant ainsi parfaitement s’adapter aux régimes de vents thermiques des pertuis. Depuis plusieurs années, grâce à la DRAC, une documentation se met peu à peu en place pour permettre aux propriétaires de ces bateaux traditionnels de disposer d’un ensemble de détails et de contacts afin de les guider dans leur restauration. Des bateaux de référence ont ainsi émergés et servent aujourd’hui de « catalogue » pour les amoureux des restaurations de qualité.

Une collection de bateaux à flot constituée au port de La Flotte

À La Flotte, l’association Flottille en Pertuis, créée en 1984, a très tôt cherché à protéger, restaurer et faire naviguer ces témoins de l’histoire maritime locale. Dans cette optique, elle a mis en oeuvre le sauvetage de nombreux bateaux de propriétaires dont plusieurs sont aujourd’hui classés au titre des Monuments Historiques : Clapotis (1920), Amphitrite (1927), Laisses les Dire (1930), Général Leclerc (1949), Aurore (1926), Père Gabriel (1949). Exposés à fl ot dans le port de La Flotte, c o m p l é m e n t s de la « Maison du Platin » (pôle muséal de l’association), ces bateaux prolongent à l’extérieur l’offre culturelle et touristique de ce musée de site. Cela permet de sensibiliser les visiteurs aux pratiques maritimes locales, à leur histoire et à leurs évolutions technologiques.

Sur un plan plus dynamique, en navigation ces bateaux offrent au public leur silhouette si caractéristique. Ils montrent en évoluant sous voiles leurs qualités de navigation, leurs différents types et leurs allures, caractéristiques des différents chantiers de construction.

Depuis très longtemps, début août, il est d’usage à La Flotte d’organiser un rassemblement de bateaux traditionnels, renouant ainsi avec une tradition ancienne qui consistait à régater avec les bateaux de travail locaux, entre marins, à la belle saison. Ces moments permettaient aux marins de se confronter amicalement en famille et en équipages et donnaient lieu à des fêtes très populaires.

C’était aussi le moyen de faire évoluer la construction des bateaux car ces régates permettaient de les comparer, à armes égales, sur un parcours identique.

Mais ne manoeuvre pas un bateau à voiles de tradition qui veut. Cela nécessite un long apprentissage et l’acquisition de nombreux paramètres. Redécouvrir les gestes, en connaître les réactions, c’est toute cette école de savoirs qui prend corps en naviguant sur ces unités.

Restaurer les bateaux traditionnels : un volet de l’économie locale

Depuis de nombreuses années, ce sont plus de 50 bateaux qui ont été restaurés de manière plus ou moins complète dans les pertuis charentais. Si l’on prend un budget moyen de 25 à 50 000 , ces restaurations représentent de façon abrupte 1 à 3 millions d’euros, même si le calcul est plus complexe que cela !

Celles-ci sont souvent menées dans le cadre d’un accompagnement patrimonial de l’État (DRAC Poitou- Charentes) et du Conseil général de la Charente-Maritime.

Les chantiers de restauration compétents sont répartis dans les îles et les principaux ports des pertuis. Ils sont capables d’offrir une palette de services allant du bois classique (charpente traditionnelle) au bois moderne (bois moulé, strip planking, etc.) et possèdent un savoir faire reconnu.

 

Les bateaux classés au titre des Monuments Historiques ont seuls le droit de porter un logo particulier sous la forme de drapeau qui leur est donné par le Ministère de la Culture.