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A la découverte du hibou moyen-duc

En ces beaux jours de printemps où les rouges-gorges et mésanges chantent dans nos jardins, c’est un tout autre oiseau qui chante durant la nuit. Dès la tombée du jour, les forêts et les champs deviennent le royaume du hibou moyen-duc.
Il est avec la chevêche d’Athéna et l’effraie des clochers l’un des trois rapaces nocturnes qui séjournent toute l’année sur l’ile de Ré. C’est également le plus commun de tous et l’un des plus répandu en France.
Comme son nom l’indique, ce hibou est de taille moyenne et est un peu plus gros qu’un corbeau. Il est facilement reconnaissable à ses grands yeux oranges le dotant d’une excellente vision nocturne, ses grandes aigrettes de plume caractéristiques des hiboux (les chouettes n’en n’ont pas) et son regard dont les expressions peuvent passer d’un air menaçant à très étonné.

Dormant toute la journée dans les forêts et les pinèdes, il ne s’active qu’au soir durant lequel il patrouille les champs et même parfois les jardins à la recherche de rongeurs (les campagnols représentent 78% de son alimentation) ou de petits oiseaux. Il les repère notamment grâce à sa capacité à pivoter la tête à 270° (prouesse que seuls les rapaces nocturnes peuvent accomplir). Mais sa meilleure arme réside dans son plumage conçu pour ne produire aucun bruit lorsqu’il bat des ailes. Ainsi il peut fondre sur sa proie en toute discrétion.
Aussi commun soit-il, ce hibou est très difficile à apercevoir car non seulement il vit la nuit mais en plus son plumage couleur écorce lui confère le meilleur des camouflages, sur les troncs d’arbre, durant le jour. Un des indices pour le localiser est de chercher des pelotes de réjection (restes de repas) qu’il laisse sous les arbres. C’est durant le mois de mars que son « houhou » caractéristique peut être entendu le soir lorsqu’il cherche une partenaire. En avril, la femelle cherche un ancien nid de pie pour y pondre jusqu’à six oeufs qu’elle couve durant un mois. Les petits quittent le nid au bout de quelques semaines et parcourent librement les branches aux alentours en observant le monde du dessous de leurs grands yeux. Véritable peluche des arbres, ils sont recouverts d’un duvet grisâtre leur tenant chaud la nuit durant laquelle ils se mettent à hurler d’un cri strident (presque effrayant) pour demander à manger. Actuellement sur l’île, c’est la période de reproduction et ces hiboux aiment choisir le même nid que l’année précédente s’il est intact. Pour avoir une chance d’en voir il faut écouter dans la nuit les cris qui résonnent en forêt et se faire discret si on en trouve car ils sont très sensibles au dérangement.
Mathieu Latour
Photographe animalier
mathieu.latour98@gmail.com




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