Christian Nicolas Hoët, un peintre habité par son art
Un nouvel artiste, dont le souffle créatif réserve de fort belles surprises, à découvrir à partir de l’Ascension à la Galerie Glineur
La peinture est une quête qui mène Christian-Nicolas Hoët depuis le début de son apprentissage dans les années 90, alors qu’il est âgé de 25 ans. A la recherche de l’harmonie et de l’équilibre, il s’est aventuré sur les territoires impressionnistes, fauves, expressionnistes puis constructivistes, dont il gardera certaines influences comme la simplification des paysages qu’il doit à Cézanne, avant de s’installer dans son propre monde qui n’est pas sans évoquer le grand Nicolas de Nicolas Hoët, huile sur toile. Staël. Curieusement d’ailleurs, car il ne découvrira de Staël qu’en 2003 lors de la superbe rétrospective du Centre Pompidou, à Paris. Il écrira : « Ce jour-là le choc fut tel que je ne repris pratiquement pas les couteaux avant longtemps. »
Il restera effectivement presque dix ans sans peindre, choqué d’avoir devant les yeux « les images de ce qu’il avait en tête de peindre sans savoir qu’un autre était passé par là. » (1)
Le retour à la peinture
C’est à la suite d’un voyage à Londres que l’envie de faire quelque chose des magazines trouvés sur place le conduira à la réalisation de collages. Durant pratiquement cinq ans, il découpera des affiches, des magazines, des publicités, mêlant peinture et collages dans des toiles aux couleurs vives. En mai 2017, sa participation à une petite exposition rurale lui donne le déclic. Il se remet à peindre d’abord à l’acrylique. Très rapidement les sensations reviennent, l’odeur de la peinture à l’huile lui manque ; il abandonne l’acrylique qui sèche trop vite, se remet à l’huile et travaille avec acharnement et délice.
Il expose alors ses toiles sur les réseaux sociaux pour se faire connaître. C’est ainsi qu’un professionnel va découvrir sa peinture et séduit par la qualité des toiles que Christian-Nicolas lui présente, lui propose une exposition individuelle d’un mois en 2019. L’exposition est un véritable succès, Christian-Nicolas sait désormais que sa peinture existe par elle-même, qu’elle est appréciée et ne s’arrêtera plus de peindre dans son atelier sans chauffage, petit clin d’œil peut-être à de Staël qui brulait son parquet pour pouvoir se chauffer.
La vingtaine de toiles que présente la Galerie Glineur, à partir du 26 mai, est représentative de son tra- vail actuel. La construction est puissante, charpentée et respire l’équilibre. Christian-Nicolas peint au couteau, sculptant la matière avec des épaisseurs, ce qui est différent de la période de ses débuts. Du fait de ces épaisseurs, une toile peut prendre plusieurs mois pour sécher. Sa palette, bien que comportant des couleurs sombres, tel ce vert sapin ou ce bleu de Prusse, reste lumineuse grâce aux jaunes éclatants et à ses rouges profonds. Sa figuration est suggérée et toutes les toiles présentes flirtent intensément avec l’abstraction. C’est une peinture qui ne se livre pas totalement au premier regard, il faut prendre le temps de la découvrir pour en percevoir les subtilités et la savourer. Catherine Bréjat
1) Biographie de Christian-Nicolas Hoët « A fleur de peau ».
Galerie Glineur 18 rue de Sully – Saint-Martin Port : +33 (0)6 14 61 23 86 / Tél : +33 (0)5 16 19 13 90 www.galerieglineur.com
Lire aussi
-
Loisirs
Eastern Spring, le nouveau voyage musical de Madeleine et Salomon
Le duo Madeleine et Salomon, alias Clotilde Rullaud et Alexandre Saada, revient avec un nouvel opus consacré à la pop-folk du monde méditerranéen des années 60 et 70. À découvrir à La Maline le 26 avril.
-
Publi-info
PromenArts accueille le sculpteur Etienne
-
Loisirs
La Java des Baleines peaufine sa programmation
Désormais entièrement associative via Label Oyat, La Java des Baleines* ouvrira les tentures de son chapiteau du 31 mai au 31 août 2024, sur le site du Moulin Rouge, à Saint-Clément. Déjà la programmation se dessine, ainsi que quelques nouveautés, que nous présente Jonathan Odet.
Je souhaite réagir à cet article