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Chenilles processionnaires ou professionnelles ?

Généralement observé entre février et avril, l’extrême douceur des températures du mois dernier a favorisé le réveil précoce des rampantes qui ont commencé à quitter leur abri.

Dame Thaumetopoea compense t-elle le couperet d’une vie de papillon de nuit éphémère par sa nombreuse et invasive descendance ? Sortie de terre en été sa vie courte n’en est pas moins intense car toute entière dédiée à la reproduction de son espèce. Après une parade sexuelle élaborée valses d’antennes incluses, les papillons énamourés peuvent s’accoupler. Un temps fort de leur existence qui durera plusieurs heures, laissant le mâle à l’agonie ! Il ne reste alors à Madame qu’à peine le temps de trouver le repaire idéal pour y déposer par paquet de 150 à 300 ses œufs sur les aiguilles de nos pins, avant de disparaître. Mais on est loin du conte de fées, Monsieur et Madame Papillon vécurent très peu de temps mais eurent beaucoup d’enfants, le registre est davantage dans « Mars attaque ! » période à laquelle elles ont coutume de s’affranchir. On les voit ces cocons de soie qui pullulent en prévision des premiers froids… signe que la relève est là. Au terme d’une succession de 5 mues (qui dure de 3 à 6 semaines) les chenilles sont formées, bien au chaud dans leur épais abri, servant de véritable radiateur solaire. Elles n’en sortiront que la nuit pour se nourrir, reliées à leur nid par un fil de soie et affaiblissant au passage considérablement leur hôte. Les squatteuses attendent ainsi paisiblement le redoux pour prendre congé sans préavis. Menée par une femelle, la procession se met en quête d’un nouveau nid au printemps (en principe), cette fois sous terre, où devenir chrysalide et par là boucler le cycle. En file indienne, la colonie cherche dans nos jardins un endroit ensoleillé et assez meuble pour s’y enterrer à 10 ou 20 centimètres de profondeur. Cette phase migratoire peut durer plusieurs jours, durant lesquels la longue ficelle de poils est particulièrement nuisible pour l’humain et peut s’avérer fatale pour les animaux.
Des mesures de prévention mises à disposition par la Communauté de Communes pour maîtriser leur prolifération
Éruptions douloureuses, démangeaisons, éternuements, difficultés respiratoires : mieux vaut ne pas approcher la bestiole décidément très irritante ! Chez les animaux domestiques des dommages sanitaires du même ordre que chez les humains apparaissent, auxquels on ajoutera la très redoutée nécrose de la langue. Alors comment se prémunir ? Depuis que l’épandage aérien (de toutes façons très aléatoire) a fort heureusement cessé sur l’île, La CdC finance la lutte contre les processionnaires et conseille aux particuliers quatre dispositifs alternatifs gratuits. Distribué en septembre et octobre sur demande, l’écopiège est un système innovant, écologique et très efficace. Facile à poser, il permet de capturer les chenilles à leur descente dans un sac, grâce à une collerette qui ceint l’arbre et ne laisse aucune échappatoire. La Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles propose également une intervention sur inscription. Dès la fin de l’été, les pins d’une hauteur inférieure à 8 mètres peuvent bénéficier d’un traitement par voie terrestre à base d’un insecticide biologique. Moins redoutables mais néanmoins actifs, phéromones et nichoir à mésanges peuvent compléter ces moyens de lutte. Les premières sèment une confusion qui empêche la reproduction, tandis que les gracieux oiseaux insectivores peuvent en une seule journée dévorer une quarantaine de chenilles, prélevées directement dans l’abri de soie. Aussi, propriétaires, n’attendez pas oisifs de constater les dégâts de ces redoutables défoliateurs pour vous en plaindre. S’en protéger tout en respectant la biodiversité est une affaire commune !
Les formulaires sont téléchargeables sur le site de la CdC : www.cdciledere.fr dans l’onglet environnement. 05 46 09 00 97
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