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« Un beau projet d’ingénieurs, mais bon… »

Tout le monde à La Flotte est d’accord sur un point : ne pas avoir à revivre un nouvel épisode Xynthia. Mais les solutions proposées ou du moins celle retenue par le maire, Léon Gendre, pour éviter un tel drame est loin de faire l’unanimité parmi la population.
D’un côté, le maire, qui dans le cadre du PAPI 2 défend le projet d’installation d’une porte anti-submersion préconisée par l’architecte des bâtiments de France, Max Boisrobert, et l’architecte du patrimoine flottais, Bernard Wagon. (Lire Ré à la Hune n° 101).
Sont opposés à ce projet que le président de l’AUPLF (association des usagers du port de La Flotte), Pierre Le Clerc, appelle « un beau projet d’ingénieurs », « les derniers pêcheurs, les plaisanciers, d’anciens officiers de marine marchande, de nombreux contribuables, et trois anciens adjoints au maire en charge des questions portuaires » énumère Pierre Le Clerc.
Ce qu’ils dénoncent et contestent, ce qu’ils défendent
Le coût exorbitant du projet : 5,2 millions d’euros. Et ce, bien qu’il n’en coûterait rien à la commune. L’État en prenant 40 % à sa charge, le Conseil régional, le Conseil général et la Communauté de Communes de l’île de Ré se répartissant le reliquat à parts égales.
La solution qu’ils défendent pour « Protéger La Flotte » consiste en la construction d’un muret de 90 cm ceinturant l’ensemble du port et dont le coût est estimé à 1,5 million d’euros. « À l’initiative de Christian Perrain, une pétition destinée plus particulièrement aux institutionnels qui vont devoir payer (État, CR, CG, CdC) et qui n’a rien à voir avec l’AUPLF », précise son président, « a recueilli non moins de 200 signatures ».
Quant à l’enquête publique qui a pris fin vendredi 18 juillet, le commissaire enquêteur a déclaré « n’avoir jamais vu autant de personnes venues s’exprimer sur des projets de ce genre ».
Des travaux colossaux, neuf mois durant
Outre la facture de la porte et le coût annuel de sa maintenance et de son entretien (25 000 €), Pierre Le Clerc s’inquiète « des travaux colossaux nécessaires à sa mise en place et des nuisances qu’ils vont engendrer. En clair, cela veut dire, un port fermé pendant 9 mois minimum, d’où l’obligation pour les plaisanciers désireux de continuer à naviguer de quitter le port de La Flotte pour un autre port, en eau ou à sec. Et dans ce cas, qui paie ?
D’autre part, pour mener à bien ces travaux, un remblai de 10 000 m3 va devoir être édifié le temps de leur durée. Cela nécessitera une rotation de plus de 1 000 camions dans les rues de La Flotte, tant pour sa construction que pour sa déconstruction. »
La solution passive préconisée par les opposants au projet
« Ce que nous demandons, c’est que notre port et notre village soient protégés, mais de manière simple. Nous ne voyons aucun intérêt à ce que notre port devienne une sorte de laboratoire pour de nouvelles expérimentations technologiques. Des arguments que le Conseil portuaire communal a pris en considération, puisqu’à une très large majorité il a rejeté ce projet d’une porte. Celle-ci n’offrant pas à ses yeux une garantie sécuritaire absolue. Une porte serait ajouter un risque au risque car un dysfonctionnement au pire moment est toujours à craindre. Un simple objet reposant au fond pourrait suffire à ce que la porte ne se ferme pas.
C’est la raison pour laquelle nous optons en faveur d’une solution passive, celle du muret, où, en cas d’alerte à la submersion, il n’y ait que des batardeaux à mettre en place. D’autant qu’un muret peut tout à fait s’intégrer dans l’esthétique du site comme cela est le cas à Rivedoux, et comme cela le sera à La Rochelle dont la richesse patrimoniale n’est pas à démontrer. »
De plus, conclut Pierre Le Clerc, « un port fermé par une porte, c’est interdire la possibilité à des bateaux en difficulté de venir se mettre à l’abri ».
Voir notre article consacré à la position du maire et de l’Architecte des Bâtiments de France à propos de la porte anti-submersion de protection du port de La Flotte
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