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Au royaume des mammifères marins

Sensibiliser mais aussi instruire. Proposée par l’Association Pêche et Nautisme de Rivedoux (APNR), la conférence donnée par Grégory Ziebacz était une belle rencontre avec le monde fascinant des mammifères marins.
Qui mieux que Ré Nature Environnement et Grégory Ziebacz, pouvaient nous parler pendant deux heures des tortues et mammifères marins fréquentant nos pertuis ? Le correspondant rétais pour l’Observatoire Pélagis de La Rochelle a mobilisé son auditoire, sur une belle initiative de l’APNR.
Elles ont connu les dinosaures…
Il existe aujourd’hui sept espèces de tortues marines sur toute la planète, et quatre d’entre elles fréquentent le littoral atlantique français. Tortue luth, verte, Caouanne et dite de Kemp sont bien sûr protégées et un centre leur est dédié à l’Aquarium de La Rochelle. En collaboration avec l’Observatoire Pélagis, le CESTIM observe mais aussi recueille et soigne les tortues.
Alors bien sûr, Grégory nous montre de terribles photos, comme celle de ce cadavre décapité par une hélice de bateau. Mais il nous apprend aussi que la tortue luth est la plus grande des tortues marines du monde et qu’elle vient ici l’été exclusivement pour s’alimenter, qu’elle est de taille souvent impressionnante (1,75 m), pèse entre 500 et 700 kilos et peut plonger à de grandes profondeurs. Très discrète à la surface de l’eau, ses grandes nageoires de 50 cm de longueur lui permettent de traverser l’Atlantique.
Objets de toutes les attentions, les tortues échouées sur nos côtes sont souvent blessées ou en état de dépérissement. Recueillies, tout est fait pour les sauver. Ce n’est pas toujours possible mais parfois si. Elles sont alors remises à l’eau munies de balises GPS qui vont permettre de les suivre, grâce aux données diffusées par satellite. L’une d’entre elles a ainsi été repérée au large de l’Angleterre dans les années 2010.
Ils sont en danger permanent
Après les tortues, place aux mammifères marins. Et les images de cadavres mutilés de dauphins, que nous relayons toujours dans notre journal font peine à voir. Pour Grégory c’est incontestable : la pêche industrielle et les chaluts pélagiques font des ravages, ramassant tout sur leur passage, poissons lune, raies, requins et bien sûr dauphins mourant de stress ou succombant à des blessures diverses. Une pêche qui « prend en une nuit la saison d’un pêcheur ligneur », explique Grégory qui, soucieux de ne pas mettre tous les pêcheurs dans le même panier, tient à préciser que certains d’entre eux au contraire s’attachent à sauver des dauphins en situation de détresse. Et que les sonars militaires sont aussi une grande source de mortalité pour ces animaux très sensibles.
Tortue Caouane (Caretta caretta). Elle se reconnaît à sa carapace marron.
Des visiteurs inattendus
Aux côtés des dauphins, d’autres animaux peuvent être vus sur nos côtes, trop souvent morts malheureusement. Comme cette petite baleine rorqual de six mètres de long échouée en 2013, probablement après avoir été heurtée par un bateau. Mais bonne nouvelle, l’année dernière, un animal identique a été vu pour la première fois vivant. Autre visiteur inattendu, un phoque gris, une mère avec ses petits en pleine éducation (celle-ci ne durant que quinze jours) ou encore ce phoque du Groenland, vu sur la plage de La Cible. Que faisait-il là, si loin de sa contrée d’origine, mystère. Grégory évoque aussi les globicéphales, impressionnants spécimens d’une tonne pour qui les pertuis étaient des crèches. Ils semblent aujourd’hui avoir délaissé nos rivages.
Inlassable, Grégory Ziebacz évoque les bébés dauphins qui naissent par la queue et passent leurs premières semaines au sein de groupes matriarcaux, sur le dos de leur mère, ellemême étant entourée d’assistantes. Ou encore cette femelle orque habituée à la présence des scientifiques, qui venait leur présenter ses petits. « On peut vivre avec les animaux sauvages » martèle Grégory Ziebacz, passionné depuis trente ans, « mais il faut les respecter ». Et c’est bien là ce qu’il faut retenir. Les exemples sont légion de dauphins venant au-devant des hommes. « Il est interdit d’approcher ces animaux à moins de 150 m » répète Grégory. Même si la tentation est évidemment grande. Il faut les laisser faire et agir selon leur nature. Et bien sûr ne pas leur nuire.
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