Regards croisés chez les Glineur
Nouveau lieu, nouveau souffle, la Galerie se réinvente rue de Sully avec Aurélie
Les habitués de la rue commerçante de Saint-Martin connaissent son goût des jolies choses, rassemblées longtemps en l’honneur des enfants, dans sa boutique « Célestine ». Sans doute est-ce une histoire de famille pour elle, qui toute jeune partageait les conversations artistiques et participait à tous les accrochages de la galerie parentale dans le bel hôtel particulier devant l’église.
Patrick Glineur, maître des lieux à l’époque, évoque amusé les arrivées redoutées d’Aurélie, préconisant ici un déplacement de statue, là une alternance de toiles pour servir « un scénario et une mise en scène finalement toujours bien sentis », renchérit Martine, épouse et mère influente malgré sa discrétion revendiquée.
Devenue collectionneuse à son tour, Aurélie n’a de cesse de fouiller ce qui se fait dans l’art avec des élans aussi sélectifs qu’assumés consent-elle, et une prédilection pour ce qu’elle appelle « les artistes du soleil », inspirés de terres chaudes…
Rompue à la communication de réseaux et maniant aussi bien l’anglais que l’espagnol « s’exprimer dans une autre langue pour parler d’oeuvres et d’émotion, le défi est de taille ! » atteste en choeur le couple, qui confie avoir le sentiment d’avoir laissé passer parfois des opportunités artistiques, faute d’aisance dans ce domaine) la recrue réquisitionnée apportera sans nul doute de nouvelles perspectives propres à éveiller la réputée sagacité de Martine et Patrick Glineur.
Retrouver les dernières collections des artistes amis et découvrir Béatrice Terra, talent détecté
Il y a ceux qui ont fait l’histoire de la galerie, filigrane de créateurs subtilement croisés de manière à former la famille d’élection des Glineur. Ainsi Corti, qui n’a plus guère l’énergie à 90 ans de descendre l’échelle de meunier qui mène à son atelier du Havre pour peindre les silhouettes minimalistes qui ont fait sa renommée, livrera t-il une série de dessins inédits.
Compliqué de réceptionner les toiles qui arrivent au compte goûte du chilien Francisco Sepulveda ! D’une part les envois sont risqués du Mozambique où il réside et l’artiste vient d’autre part de passer plusieurs mois en Afrique du Sud qui lui ont inspiré quelques premières superbes gravures sur pierre ou sur bois. Pas du genre à travailler à la chaîne, les autres oeuvres arriveront au fur et à mesure de son aventure, comme toujours onirique.
Le sculpteur Dominique Pouchain revient lui aussi, avec de grosses pièces, toujours plus épurées et des monotypes de caractère, tout comme l’intarissable Hopkins attendu fin avril pour présenter ses dernières explosions de couleurs.
Parmi les coups de coeur d’Aurélie, Béatrice Terra fait son entrée à la galerie. Bonheur, désarroi, vertige, elle peint l’individu grand format dans ce qu’il a de plus intime, sans craindre de mettre le sérieux à distance.
Marie-Victoire Vergnaud
Ouverture le samedi 5 mai
18 rue de Sully à Saint-Martin de Ré
06 14 61 23 86 (Aurélie)
06 80 43 70 63 (Martine)
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