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Alfred Dreyfus en détention à l’île de Ré
Vendredi 9 juin, dans la salle des conférences des Archives départementales de la Charente Maritime, à La Rochelle, Jeanne Bernard-Grit a présenté son ouvrage.
Les livres concernant l’affaire Dreyfus se comptent par centaines. Jeanne Bernard-Grit, responsable de l’action culturelle et éducative aux Archives départementales de la Charente Maritime, vient de publier un ouvrage traitant du passage de Dreyfus au bagne de Saint-Martin-de-Ré (du 18 janvier au 21 février 1895).
C’est le fruit du travail mené pour assurer l’exposition qui s’est déroulée l’année dernière du 17 mai au 28 octobre 2016 aux Archives départementales et dont nous avons fait écho dans Ré à la Hune N° 137 (lire sur www.realahune.fr).
Un bref rappel historique
Le capitaine Alfred Dreyfus est arrêté le 15 octobre 1894, sur ordre du général Mercier, ministre de la guerre. Le 22 décembre de la même année, il est condamné pour haute trahison. Le 5 janvier 1895, il est dégradé dans la cour de l’Ecole militaire. Incarcéré à la prison du Cherche-Midi, à Paris, il arrive le 18 janvier au bagne de Saint-Martin-de-Ré. Le 28 février, il embarque pour la Guyane. Dreyfus, à la suite d’un rude et courageux combat relayé par de nombreux soutiens extérieurs, est grâcié par le président Emile Loubet. Il sera innocenté et réhabilité par la cour de cassation le 11 juillet 1906.
L’ouvrage par lui-même
Avant de laisser la parole à l’auteure, Louis-Gilles Pairault, directeur des Archives départementales de la Charente-Maritime, a présenté le sujet et remercié les participants. Ensuite, Jeanne Bernard-Grit a proposé un « voyage à l’intérieur du livre » qui relate un « épisode » bien particulier de cette ténébreuse affaire : 36 jours de la vie du prisonnier dans le bagne rétais.
L’exposé a commencé par un bref résumé du livre rédigé par Dreyfus, lui-même : « Cinq années de ma vie ». Jeanne Bernard-Grit a, ensuite, présenté des articles de la presse locale : « La Charente-Inférieure », « L’Echo Rochelais », suivis de photographies représentant l’arrivée du condamné à La Rochelle sous les huées d’une foule profondément antisémite, son arrivée en pleine nuit à Saint-Martin de Ré. Le prisonnier occupait une cellule dans un quartier totalement isolé. Plusieurs documents ont pu être visionnés, notamment sur les motifs de la condamnation, sur la décision prise pour envoyer le détenu à Cayenne. Les gardiens avaient une consigne très stricte, ne jamais le quitter des yeux. L’un d’entre eux confie, d’ailleurs, à sa hiérarchie, dans un document écrit : « vers les onze heures, le condamné a eu un mauvais rêve. Il parlait à haute voix et criait fort pendant deux ou trois secondes. Il s’est réveillé et a demandé : j’ai crié, n’est-ce pas ? ». Le directeur du bagne avait même demandé des renforts de l’extérieur pour assurer la surveillance. La vie d’Alfred Dreyfus, durant son passage sur l’île de Ré, a été rude et sans pitié. Toutefois il était autorisé à lire, à fumer et il écrivait une lettre par jour à son épouse qui a obtenu durant cette période, le droit à quatre visites, les 13, 14, 20 et 21 février (jour du départ du condamné pour Cayenne à bord du « Ville de Saint Nazaire », bateau prison).
Le livre est publié aux éditions Le Croît Vif. Il est préfacé par Louis- Gilles Pairault. Il compte 144 pages accompagnées de plusieurs photos en couleur.
L’exposé une fois terminé, Dominique Bussereau, président du Conseil Départemental de la Charente Maritime, ainsi que Jean-Marie Digout, célèbre avocat, qui a réalisé une bande dessinée sur l’histoire de l’affaire Dreyfus, sont intervenus.
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